Manque-t-il de femmes en informatique ? Nos collègues féminines réagissent.

Mar 9, 2021

Dans le domaine du logiciel, quelle place occupent les femmes ? À l’occasion de la Journée internationale des femmes, j’ai voulu donner les clés du blog à mes collègues femmes qui composent l’équipe de PRIM Logix, en leur demandant de partager leurs expériences et leurs points de vue, aussi diversifiés qu’enrichissants.

Chaque 8 mars, les femmes sont à l’honneur à l’occasion d’une Journée internationale instituée pour rappeler les combats, politiques et sociaux, menés pour leur reconnaître une place et des droits similaires à ceux des hommes dans nos sociétés. Mais qu’en est-il du lieu de travail ? Qu’est-ce que c’est, en réalité, d’être une femme dans un « milieu de gars » ? Faut-il spécifiquement souligner le 8 mars dans son entreprise ?

Quelques semaines après avoir raconté le parcours d’Isabelle, fondatrice et co-propriétaire de l’entreprise, ce sont donc Geneviève, Laura-Ann et Mélissa qui sont à l’honneur.

 

Depuis combien de temps travailles-tu chez PRIM Logix et quelle est ta fonction ?

Geneviève : Depuis le 12 janvier 2015 ! Je suis la responsable de la comptabilité, de la paye et des Ressources Humaines. J’ai acquis mon expérience durant les 20 dernières années au sein de l’entreprise familiale de mon père.

Laura-Ann : Je travaille chez PRIM Logix depuis près de 3 ans maintenant. Je suis intégratrice logiciel, experte SQL. Je suis programmeur-analyste de formation, fière de près de 25 ans d’expérience en développement de logiciel de toutes sortes.

Mélissa : Je travaille chez PRIM Logix depuis 2 ans et demi comme intégratrice. Cet emploi a été en quelque sorte un changement pour moi car j’ai travaillé précédemment pendant 15 ans comme programmeur. J’ai avant tout effectué ce changement à cause de ma réalité familiale mais aussi parce que j’aime avoir des tâches diversifiées.

 

Un quart de l’équipe de PRIM Logix sont des femmes : est-ce beaucoup ou pas assez selon toi ?

Geneviève : C’est peu malheureusement, car selon moi les femmes apportent une vision plus collaborative et une approche davantage basée sur l’entraide et l’écoute auprès du client. C’est primordial dans un domaine plus technique qui, à l’origine, a plutôt tendance à se faire en solitaire.

Laura-Ann : Ce n’est jamais assez ! Mais celles que nous avons ici sont exceptionnelles !

Mélissa : Selon moi cette proportion est correcte. C’est-à-dire que ce n’est ni trop, ni pas assez : en réalité, ce n’est pas un critère d’importance qui influence mon choix lorsque je choisis un travail.

 

« En 25 ans, j’ai rarement travaillé avec plus d’une autre femme que moi dans mon équipe. La plupart du temps, j’étais même la seule ! » – Laura-Ann

 

On entend souvent que l’informatique est un « milieu de gars » : est-ce que c’est ton point de vue ?

Geneviève : Oui, car il semble bien y avoir plus de gars que de filles qui exercent ce métier.

Laura-Ann : Oui, absolument ! En 25 ans, j’ai rarement travaillé avec plus d’une autre femme que moi dans mon équipe. La plupart du temps, j’étais même la seule !

Mélissa : Oui et non. En fait à la base c’est un peu une des raisons pour lesquelles je me suis orientée vers des études en informatique : j’ai toujours aimé évoluer dans un domaine plus masculin que féminin. Toutefois, selon mon expérience au cégep lorsque j’étudiais en programmation, il y avait déjà de plus en plus de femme dans le domaine. Nous étions quand même près d’une dizaine dans notre promotion, dont environ plus de la moitié ont terminé leur cours.

 

« Il faudrait mettre en lumière l’apport des femmes dans ces métiers par les valeurs et la vision qu’elles apportent pour montrer que ce type de métier a justement besoin de femmes. » – Geneviève

 

Comment te sens-tu vis-à-vis de cette idée ? Penses-tu que l’on peut faire évoluer les mentalités ?

Geneviève : Je pense qu’il faut aller au-delà des idées préconçues, à la rencontre de ces femmes pour connaître leur travail et faire la promotion de leur réalisation… Cela implique de rejoindre les femmes par une approche qui leur parle, afin de les informer sur ce métier. Peut-être que les métiers plus techniques et solitaires comme l’informatique attirent moins les femmes, qui préfèrent les métiers d’ordre plus social et d’entraide. Il faudrait mettre en lumière l’apport des femmes dans ces métiers par les valeurs et la vision qu’elles apportent pour montrer que ce type de métier a justement besoin de femmes. Un bon moyen d’y parvenir serait d’avoir des modèles féminins forts pour pouvoir se reconnaître : évoquer les femmes qui exercent ce métier, ce qu’elles y apportent, leur influence sur leur milieu et comment elles le voient évoluer.

Laura-Ann : Je pense qu’il faudrait accentuer encore la promotion du domaine de l’informatique auprès des jeunes filles. Ce serait certainement un bon moyen de faire bouger les choses.

Mélissa : Comme je le disais, je me suis toujours sentie plus confortable dans un domaine où il y avait plus d’hommes que de femmes, car j’ai toujours eu plus d’atomes crochus avec ceux-ci que dans un milieu majoritairement composé de femme. Cependant, j’ai rencontré ici plusieurs femmes avec qui je suis vraiment heureuse de travailler : elles me ressemblent beaucoup et ont un type de personnalité qui correspond beaucoup à la mienne.

 

Le 8 mars, c’était la journée internationale des femmes. Est-ce que c’est une journée que l’on devrait souligner sur son lieu de travail ?

Geneviève : Oui absolument, je dirais même que c’est essentiel dans un milieu dit « traditionnellement masculin ». La journée internationale des femmes est une journée pour prendre conscience et être reconnaissant de tout l’apport des femmes dans la société à travers les siècles, cela montre les femmes comme des pionnières et des créatrices, des sources d’inspiration pour faire évoluer et transformer leurs milieux de travail et de vie.

Laura-Ann : Pour moi, c’est évident !  Le chemin que les femmes ont dû parcourir et celui qu’elles doivent encore réaliser à ce jour méritent tous deux d’être soulignés et cela au minimum une fois par année !

Mélissa : Honnêtement ce n’est pas une journée qui selon moi devrait être soulignée au travail. Je suis consciente que cette journée représente toute l’évolution parcourue par les femmes sur le marché du travail, mais je ne pense pas que cela doit nécessairement être souligné dans l’entreprise : les hommes autant que les femmes effectuent leur travail sur une base quotidienne et ceux-ci n’ont pas nécessairement de journée pour le souligner. On devrait plutôt célébrer des journées pour chaque fonction occupée dans l’entreprise : la journée des intégrateurs, la journée des programmeurs, etc… Ce concept me rejoindrait davantage !

 

« On devrait plutôt célébrer des journées pour chaque fonction occupée dans l’entreprise. » – Mélissa

 

Enfin, si tu pouvais revenir dans le temps, et adresser un message à la petite fille que tu étais, ce serait lequel ?

Geneviève : De toujours suivre son cœur et ses passions dans la vie. De foncer, même si nos rêves semblent plus grands que nous, car rien n’est inaccessible lorsqu’on fait toujours de son mieux et qu’on y met les efforts.

Laura-Ann : Fais ce que tu veux et fonce ! Rien ni personne ne pourra t’arrêter, sauf toi-même. Fais-moi confiance : on a quand même bien réussi !

Mélissa : De faire des choix similaires à ceux que j’ai fait pour mon parcours d’études et mes choix professionnels. C’est-à-dire de prendre ma place et d’avancer avec conviction dans un domaine qui me passionne.